Friday, March 18, 2005

The Scar, de China Mieville

The Scar est la suite de l'excellent roman Perdido Street Station. A cette date, il n'existe qu'en anglais. L'histoire est située dans un environnement plus maritime, et une autre sorte de mégapole fascinante, une ville flottante et peuplée de pirates du nom de Armada. Ce deuxième roman est tout aussi bon que Perdido Street Station et peut-être même meilleur. Bref, China Mieville vient de rejoindre Neil Gaiman dans mon panthéon des auteurs incontournables.

L'intrigue de "The Scar" est retorse, elle met en scène des agents secrets loin de leur base, des scientifiques conduisant des expériences dangereuse sur toile de fond de ville pirate itinérante faisant tout pour cacher sa présence. L'intrigue n'est pas ce qu'on croit au début, et les personnages qui paraissent retors le sont bien plus encore que ce qu'on peut le croire même si on se méfie d'eux. Bref, il y a un personnage particulièrement malhonnête qui arrive à manipuler tout le monde y compris le lecteur et qui m'a conduit à m'écrier "mais comment je ne m'en suis pas aperçu avant !" lorsque j'ai réalisé l'étendue de sa duplicité à plusieurs étages. Bref, si un MJ fait ça à ses joueurs, il a des chances de les arnaquer jusqu'à l'extrême et de se faire passer par la fenêtre par les joueurs en colère. Mais quand même, c'est beau.

Pour les auteurs de JDR, c'est un des univers de fantastique urbain que je trouve les plus inspirants : chaque page est pleine de détails inspirants et amusants, et chaque idée secondaire peut être développée pour donner un scénario, un peu comme la triglogie de Jack Vance : Le Jardin de Suldrun, La Perle Verte et Madouc ont servi à enrichir mes campagnes de médiéval-fantastique classique pendant longtemps grâce aux nombreuses histoires secondaires et aux nombreuses idées simplement mentionnées en toile de fond dans ces romans.

L'imagination de China Mieville est dans un registre très différent de celle de Jack Vance. C'est une imagination débridée, pleine d'idées baroques, oniriques, colorées, fascinantes et originales. C'est un peu le même type d'imaginaire que Serge Brussolo, sauf que China Mieville est BEAUCOUP plus structuré que Brussolo: ses images s'inscrivent dans une narration très dense, elles prennent place à la fois dans la petite histoire du chapitre (qui a toujours un scénario très solide) et dans l'histoire à long terme du roman. L'auteur tisse ainsi une histoire globale menée de main de maître à partir des petites histoires individuelles de chacun des personnages, qui ont chacun une personnalité crédible et des motivations valables.

Bref, en résumé : j'aime et je recommande ! :-)

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The Scar, by China Mieville (English)


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