Tuesday, April 19, 2005

King rat, de China Miéville

Parmi les jeunes auteurs, il y en a un qu'il ne faut surtout pas manquer, à mon avis, et c'est China Miéville. J'ai déjà fait une critique de Perdido Street Station et de sa suite The Scar, et j'ai déjà dit tout le bien que j'en pense… À mon humble avis, ce sont deux monuments de la fantasy, qui sont d'ores et déjà des classiques, au moment même de leur sortie.

Ensuite, je me suis donc logiquement tourné vers son premier roman: King Rat.

Il s'agit d'une histoire fantastique située dans le Londres contemporain, ou plutôt dans les à-côtés, les sous-sols et les interstices du Londres moderne. Ces endroits où aucun humain ne regarde jamais recèlent un monde alternatif, magique et inattendu…

Par son ambiance et son thème, ce roman rappelle Neverwhere de Neil Gaiman (un autre de mes auteurs fétiches). L'histoire est ici moins complexe que dans Perdido Street Station/The Scar, elle se déroule sur une période de temps plus courte et avec moins de personnages.

C'est vraiment un roman sympathique et c'est très prometteur pour un premier roman (ce qui est d'autant plus facile à dire pour moi que ces promesses ont déjà été tenues dans ses deux romans suivants). Au fur et à mesure des pages, on sent que l'auteur prend de l'assurance et maîtrise de mieux en mieux son histoire, qu'il ose de plus en plus de choses jusqu'au " big bang " final.

Au début du roman, Saul, le héros de l'histoire se trouve dans une situation apparemment désespérée, lorsqu'il est tiré d'affaire par un personnage étrange, un vagabond doté de pouvoirs surnaturels qui l'arrache du monde des hommes pour le faire pénétrer dans cette ville alternative et magique, en marge de notre ville profane. Apparemment, cet être étrange est l'esprit tutélaire des rats de la ville, le maître des sous-terrains et des bas-fonds d'un Londres magique… Ici, la magie réside dans les marges, sur les toits, dans les allées sombres, dans tous les endroits où personne ne va jamais, les " interstices " de la ville profane, elle côtoie notre monde de tous les jours, elle existe juste à côté de nous sans que personne ne la regarde jamais…

Il y a une étrange ambiance de shamanisme urbain : les protagonistes principaux sont l'esprit tutélaire des rats, l'esprit des araignées, et l'esprit des oiseaux qui sont opposés à un méchant plutôt inattendu. Le fond de l'histoire est une version un peu trash et très inattendue du joueur de flûte de Hamelin, oscillant entre un fantastique réaliste et des passages d'horreur, qui surprennent dans cet étrange vengeance des rats contre le joueur de flûte de Hamelin (pour résumer et simplifier largement le propos).

La fin du roman n'est pas aussi imprévisible qu'on aurait pu le souhaiter, et elle a un côté un peu trop " super-héros " à mon goût. Malgré tout, l'histoire est bien maîtrisée et se conclue de manière mouvementée et satisfaisante…

Tout le roman se passe dans le milieu musical branché (Jungle, drums & bass) d'un Londres de jeune fêtards branchés, et il a presque un côté ethnologique de ce milieu là… ;-)

J'ai toujours aimé les bons textes de fantasy urbaine, ceux qui ramènent la magie et le merveilleux au cœur de nos mégapoles, qui ramènent le non-humain et le non-rationnel juste à côté de chez nous, dans les endroits les plus banals et familiers. Et là, je trouve que c'est pas mal réussi...

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