Wednesday, May 11, 2005

Le clan des Otori, tome 1, le Silence du Rossignol, Editions Folio

C'est le premier tome d'une trilogie, placé dans un contexte de fantasy japonaise proche, par exemple, du Rokugan de Legend of the Five Rings. Il s'agit d'un bon roman d'aventures, qui raconte le destin d'un jeune homme un peu étrange qui jouera un grand rôle dans les évènements à grande échelle qui vont se produire au cours de cette trilogie. Le héros a un lourd poids qui pèse sur ses jeunes épaules : rescapé de justesse du massacre d'une communauté religieuse très minoritaire dans l'île, il est l'héritier d'une obscure famille d'assassins, et se trouve sauvé et adopté par le seigneur légitime (mais spolié du pouvoir) d'un clan en grande difficulté politique. On peut supposer que ce seigneur ait des plans pour utiliser les talents de son jeune protégé dans l'affrontement généralisé entre clans qui se prépare...

Par contre, il faut que j'attire l'attention sur une malhonnêteté éditoriale manifeste et parfaitement condamnable de l'édition Folio : contrairement à ce que dit le 4ème de couverture de cette édition, le roman ne se déroule pas du tout dans le Japon du 14ème siècle, mais dans un monde de fantasy (assez peu magique) qui s'inspire du Japon. Ensuite, ça ne ressemble pas du tout au 14ème siècle au Japon, mais beaucoup plus aux débuts de l'ère Tokugawa, c'est à dire au Japon du début du 17ème siècle, l'ère des Samouraïs, l'époque de la guerre civile suivie de la "Paix du Shogun".

(Et d'ailleurs, dans la guerre des clans, l'auteur mentionne le rôle fondateur de la bataille de Yashigaera, qui ressemble énormément à la bataille de Sekigahara qui a vu la victoire de Tokugawa Ieiasu dans la guerre des clans qui faisait rage à ce moment, là, avec des détails dans le roman qui rappellent nettement la bataille historique. Bref, CQFD, c'est une versions transposée des débuts de l'ère Tokugawa...)

Bref, quoique le contexte soit de la fantasy, le roman est bourré d'informations sur la civilisation, la culture et la société Japonaise de l'ère Tokugawa.

Nous avons là une grande aventure sur fond de guerre des clans qui démarre, un livre sympathique avec des personnages centraux attachants et bien développés. Il y a une petite dose de fantastique qui reste discrète et qui ne trahit pas l'ambiance japonaise.

Mon seul reproche à ce roman : les hommes de pouvoir qui croisent le chemin de notre héros (Empereur, chefs de clans, chef de famille ninja) sont un peu légers dans leurs actions et leurs décisions, ce qui permet à notre héros de faire à peu près toujours ce qu'il veut, et parfois, ça n'est pas totalement crédible. A cette réserve près, le roman marche bien, il a du rythme, une bonne histoire, et de bons personnages principaux. Bref, il est très agréable à lire. Je le recommande à tous les amateurs de littérature et de films japonais.

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Le clan des Otori, tome 1, le Silence du Rossignol


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NB: L'auteur Liam Hearn, a pris ce nom en hommage à Lafcadio Hearn, un aventurier et écrivain spécialiste du Japon au 19ème siècle a qui l'on doit notamment un très beau recueil de contes fantastiques japonais : Kwaidan
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